17/05/2016
Maroc

L'Association Oasis Ferkla plaide pour une révision "intelligente" de la loi sur l'eau

Quand
les acteurs associatifs du Sud-est débattent de la question de l'eau,
ils se convertissent en experts en la matière. Cette impression se
dégage de la qualité des débats, des analyses et des interventions. La
raison en est bien simple : la tradition veut que la région, connue pour
être des plus arides et des plus affectées par les changements
climatiques, soit au cœur de débats sérieux sur l'eau et la gouvernance
hydrique. L'Association Oasis Ferkla pour l'environnement et le
patrimoine (AOFEP) a encore traduit cette réalité à travers l'atelier
initié sur "la gouvernance hydrique".

Le document soumis aux
décideurs régionaux et nationaux appelle ainsi clairement à la révision
de la loi sur l'eau suivant une approche de droit et non uniquement une
approche de gestion, à l'opérationnalisation du principe de la
solidarité territoriale par des actions concrètes et au traitement de la
question des oasis dans leur globalité et non dans le cadre de
phénomènes extrêmes tels que les inondations et la sécheresse, devenus
composantes structurelles du climat. L'association appelle également à
adapter la loi sur l'eau selon le territoire ou le degré de fragilité de
l'écosystème, à l'instar des oasis où les agriculteurs ne peuvent être
contraints par les dispositions de la loi dans ce milieu fragile, sans
oublier de prendre en considération le savoir-faire et le droit
coutumier de gestion de l'eau (valorisation du capital immatériel),
ainsi que le contrôle du creusement des puits et leur exploitation.

En
vue de mettre en œuvre toutes les mesures légales, les acteurs civils
prônent l'opérationnalisation du rôle de la police de l'eau : contrôle
strict des autorisations de creusement des puits et du nombre de puits
autorisés (exemple de la zone de Ghris-Errachidia) et appellent à
définir le nombre d'heures de pompage par l'utilisation des compteurs
afin d'en faciliter le contrôle. Lors de cette rencontre consacrée à
la présentation des résultats du projet "Gouvernance hydrique dans les
zones oasiennes", le président de l'Association Ferkla a souligné la
nécessité de dépasser l'attitude du traitement immédiat des problèmes en
optant pour une vision stratégique et une politique de proximité.

Nouri Zyad, Libération (Casablanca) – AllAfrica